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Comment un recul de 82% du bénéfice par action s’est traduit par une hausse de 10% du cours de bourse

Comment un recul de 82% du bénéfice par action s’est traduit par une hausse de 10% du cours de bourse

Un champion mondial de l’industrie minière, basé en Europe, affichait une capitalisation boursière d’environ 2 milliards d’euros.
Mais pour la première fois depuis son introduction en bourse au siècle dernier, il s’apprêtait à annoncer une nouvelle susceptible de miner le moral de ses parties prenantes : un résultat trimestriel en perte.

Cette contre-performance sans précédent était largement imputable à la détérioration brutale de la demande sur ses marchés finaux déclenchée par la crise financière mondiale de 2007-2008. La direction générale était extrêmement préoccupée pour trois raisons :

  • le risque d’un effondrement du cours de l’action
  • l’impact potentiellement dommageable de ces résultats sur la réputation de l’entreprise, bien établie auprès de la communauté des investisseurs, sur son marché d’origine et à l’international
  • le risque d’échec de l’augmentation de capital, qui devait être annoncée en même temps que les résultats trimestriels

Depuis longtemps, cette société comptait parmi nos clients. A ce titre, nous connaissions déjà très bien son système de reporting financier. Nous avons donc recommandé au Directeur Financier et au Responsable des Relations Investisseurs d’aller au-delà de la comparaison traditionnelle avec le même trimestre de l’année antérieure. Notre intime conviction : adopter une approche complémentaire était un choix gagnant.

Ce que nous avons fait

Fidèles à nos bonnes pratiques, nous avons d’abord comparé les résultats du trimestre avec ceux de la période de l’exercice précédent et identifié les facteurs à l’origine des pertes. Puis, nous avons effectué une analyse séquentielle, comparant le premier trimestre au dernier de l’année précédente, en remontant aux quatre trimestres antérieurs. Notre analyse a décelé une information cruciale : les économies de coûts fixes au seul premier trimestre étaient deux fois plus importantes que celles réalisées pendant toute l’année précédente. Fait notable : même si les « coûts fixes » ne figurent pas en tant que tels dans le compte de résultats, il s’agit d’une mesure suivie par l’entreprise… et auditée. Dans le communiqué de presse, nous avons donc inclus cet examen supplémentaire.

Analystes et investisseurs pouvaient donc juger par eux-mêmes de l’efficacité des mesures de gestion prises très rapidement au début de la crise.

Quel résultat mesurable pour notre client ?

  • A l’ouverture du marché, une fois le communiqué diffusé, le cours de bourse a bondi de près de 10%, malgré une baisse de 80% du bénéfice par action.
  • Cette annonce trimestrielle a rassuré les investisseurs qui ont maintenu leur confiance dans la capacité de l’entreprise à tenir sa promesse de création de valeur à long terme. En conséquence, notre client a pu lever les 250 millions d’euros prévus par son augmentation de capital.

Nos conseils

  • Mettez-vous dans la tête d’un analyste financier. Regardez vos états financiers comme lui, en essayant d’anticiper toutes les questions qu’il pourrait vous poser. Par exemple, lorsque vous présentez des résultats annuels, que dit votre performance du second semestre sur les progrès de votre stratégie ? Pourquoi montre-t-elle une accélération ou une baisse par rapport aux six premiers mois de l’année ? Cette tendance peut-elle être extrapolée pour l’année à venir ?
  • N’essayez pas de cacher les mauvaises nouvelles, réelles ou qui risquent d’être perçues comme telles. Cela pourrait se retourner contre vous et nuire durablement à votre réputation.
  • Enrichissez votre communication financière réglementaire avec des indicateurs de performance qui traduisent fidèlement la réalité de votre modèle économique, la façon dont l’entreprise est gérée. Vous aiderez ainsi les investisseurs à suivre l’avancement de votre stratégie.
  • Souvenez-vous que produire un communiqué financier de qualité prend du temps. Assurez-vous d’en avoir suffisamment devant vous avant de le publier. Si ce n’est pas le cas, établissez un rétroplanning. Vous ne le regretterez pas.